CRÉATION ENTREPRISE INSERTION

COOPERATIVE EMPLOI SERVICES

Depuis 25 ans maintenant, Relais Travail rayonne sur la communauté de communes du Pays de Landerneau Daoulas et, depuis 2011, sur celle de Crozon Aulne maritime. Elle intervient auprès des particuliers mais aussi des entreprises, collectivités ou associations pour proposer des travaux de nettoyage, ménage, jardinage, peinture, plomberie, bricolage.

En 2017, l’association d’insertion a employé 160 demandeurs d’emploi pour 20 équivalents temps plein. On voit ici poindre les limites du dispositif. Les missions proposées sont ponctuelles et ne comprennent le plus souvent que quelques heures ou quelques jours de travail. Au mieux, elles durent une semaine. Insuffisant en tout cas pour sortir durablement de la précarité un public fragile. Sans compte qu’une association ne peut pas faire travailler des demandeurs d’emploi plus de trois mois (480 heures).

Trouver un autre modèle

Ces derniers peinent aussi parfois à se motiver ou à se mobiliser sur ces contrats courts. « Le jeu en vaut-il vraiment toujours la chandelle ? » ; « Cette mission ne va-t-elle pas me coûter plus que ce qu’elle va me rapporter ? ». Il faut se rendre disponible dans des délais relativement courts, régler le problème du transport, celui de la garde des enfants…

« Il fallait vraiment que l’on trouve un autre modèle, qui réponde aux attentes des demandeurs d’emploi. Avec d’autres associations – Don Bosco, En route pour l’emploi et SATO Relais notamment – nous avons décidé de porter un projet commun », soutient Patrice Lamour, directeur de Relais Travail. C’est ainsi qu’est née, il y a un mois, CES, pour Coopérative emploi services, une Scic (société coopérative d’intérêt collectif) spécialisée dans les travaux de peinture. « En Bretagne, c’est la seule entreprise d’insertion dans le bâtiment (second œuvre) », assure encore le directeur.

Lever les freins périphériques

Ce dernier poursuit : « L’entreprise emploie aujourd’hui cinq salariés à temps complet (35 heures). Ils sont accompagnés par deux encadrants. Nous espérons en embaucher une dizaine d’ici trois ans. D’une durée de quatre mois minimum, ces contrats prévoient aussi 175 heures de formation pour l’obtention des certificats nécessaires (amiante, échafaudage, électrique…). Ils comprennent aussi le passage du permis de conduire, histoire de lever les problèmes périphériques qui sont autant de freins à l’emploi ». Le directeur espère notamment que, outre ses interlocuteurs habituels, les bailleurs sociaux seront aussi sensibles à la démarche et feront appel à la nouvelle entreprise.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui logés à la même adresse, rue Gaston-de l’Hôpital, l’association Relais Travail et l’entreprise CES déménageront dans le quartier du Quinquis-Leck au début de l’année 2019. Là, elles trouveront un local deux fois plus grand et mieux adapté, un accès moins dangereux et des stationnements plus pratiques.